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Sortir des camps, Sortir du silence

De l’indicible à l’imprescriptible

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ISBN : 978-2-87449-121-4
Format : 14.5 x 21 cm
Pagination : 224 pages
Prix : 19€
Parution : octobre 2011

À l’heure où disparaissent les derniers rescapés des camps nazis, subsiste malgré tout la parole de ceux qui ont réussi non seulement à survivre, mais à témoigner. À cette parole s’ajoutent les écrits des historiens, sociologues, psychanalystes, toujours plus nombreux à exhumer, éclairer, analyser les traces du plus terrible génocide qu’ait connu l’humanité. Les témoins, les savants ; la mémoire, l’histoire : autant de possibilités de sortir du silence, qui ont chacune leur spécificité et leur légitimité. Ce sont les diverses modalités de cette sortie du silence, et leurs répercussions indissociablement éthiques et épistémologiques, qu’analyse cet ouvrage. Nathalie Heinich tente d’éclairer les conditions auxquelles il est possible aujourd’hui de faire mentir la sinistre prophétie qui courait à l’époque de la « solution finale » : « Il n’y aura aucun héritier ni aucune mémoire. »

Dans ses différentes contributions à la question de la déportation et de son statut mémoriel, Nathalie Heinich a adopté la même posture de recherche que celle qu’elle applique à la question des valeurs esthétiques : combiner une approche empirique, factuelle, outillée par des enquêtes (entretiens, observations, analyse de corpus…) avec une visée de description des valeurs morales mises en œuvre par les acteurs (et non pas de reconstitution des faits, ce qui est le travail des historiens et ne relève pas de sa compétence de sociologue). À l’opposé des perspectives soit théoriques soit normatives (et, le plus souvent, théoriques et normatives) habituellement adoptées à propos de l’éthique, Nathalie Heinich essaie de restituer concrètement les logiques qui animent le rapport effectif aux valeurs, en tâchant d’en comprendre les ressorts et sans prendre elle-même parti sur leur légitimité. Il s’agit donc de développer non pas une « sociologie morale » mais une « sociologie (empirique, descriptive et compréhensive) de la morale » – que ce soit à propos des représentations de la déportation ou à propos de l’art contemporain.

Préface

I. L’indicible

« Le témoignage » (avec Michael Pollak, Actes de la recherche en sciences sociales, 1986)

« Pour en finir avec “l’illusion” biographique » (L’Homme, 2011)

« Le témoignage, entre autobiographie et roman » (1992, repris en 1998 et 2004)

« Hommage a Michael Pollak » (1992, repris en 2008)

II. L’inoubliable

« Éloge de Face à l’extrême » (1994, non publié)

« Face à Face à l’extrême » (communication au colloque Todorov, octobre 2010, non publié)

« La place de cette mémoire » (communication au colloque de Compiègne, juillet 2010, non publié)

III. L’imprescriptible

« Face à Vichy : justice ou pardon » (Le Débat, 1997)

Lectures

« Avec cet ouvrage, Nathalie Heinich, tout en portant un hommage aux survivants et aux chercheurs, à tous ceux qui ont travaillé et travaillent afin de ne pas laisser tomber dans l’oubli des événements de notre passé commun, nous propose aussi une problématique méthodologique afin de comprendre les enjeux de la construction de soi et les limites entre le dicible, l’indicible et le silence, problématique sur laquelle peuvent s’interroger tous les chercheurs qui travaillent sur d’autres anciens théâtres de la cruauté comme ce fut le cas en Bosnie, au Kosovo, au Rwanda, etc. »

Arber Shtembari, Lectures, décembre 2011

Lire l’article complet sur le site de Lectures

Revue Annales, histoire, sciences sociales

« L’originalité des recherches de Nathalie Heinich, en tant que sociologue, tient au fait qu’elle s’intéresse à divers régimes de singularité au cours des temps contemporains, sur la base du sens commun et de ses valeurs inscrites dans l’expérience ordinaire. Elle n’introduit pas de hiérarchie des savoirs en fonction de la source, qu’il s’agisse d’une enquête, d’un récit, d’un texte littéraire ou de toute autre forme de singularité. […] N. Heinich aborde la manière dont les écrits témoins du génocide des juifs effectué par les nazis dans les guettos et les camps de concentration pendant la Seconde Guerre mondiale […] permettent de sortir du silence sur cet événement majeur du XXe siècle. […] Il s’agit donc de souligner in fine l’importance accordée, dans tous les régimes discursifs et genres narratifs cités, à la question fondamentale des frontières entre l’humain et l’inhumain […]. Marquer la valeur collective de ces témoignages, c’est aussi prendre en compte la dimension générique et humaine de ces récits, ne serait-ce que du fait de leur volonté explicite de constituer une mémoire collective. »

Jacques Guilhaumou, Revue Annales, 3/2012 (67e année)

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Lettres de la Magdelaine

« Sortir des camps, Sortir du silence de Nathalie Heinich […] est un recueil d’articles ou d’interventions de la sociologue de l’art qui […] s’inscrit dans la bibliothèque, dans ce qui aura constitué au fil du temps un mémorial des sombres temps. Cette partie du livre est particulièrement émouvante : où ranger les ouvrages d’Antelme, Primo, Levi, Etty Hillesum, Jean Améry et bien d’autres ? L’hommage rendu à Michaël Pollak touche très juste, non seulement dans l’évocation de l’ami et du collègue, mais aussi quant à l’apport proprement scientifique de son travail, et notamment du “sentiment d’identité” que sa recherche aura mis en relief […]. »

Ronald Klapka, Lettres de la Magdelaine, 7 mars 2012

Lire l’article complet sur le site de Lettres de la Magdelaine

Acta Fabula

« On s’est souvent interrogé sur les contenus des témoignages des rescapés de la Shoah. La riche étude de Philippe Mesnard, Témoignage en résistance publiée en 20071, offrait notamment une belle illustration de ce genre d’analyse. Dans Sortir des camps. Sortir du silence. De l’indicible à l’imprescriptible, la sociologue Nathalie Heinich envisage quant à elle, dès son introduction, “La guerre n’est pas finie”, les conditions qui ont rendu possible cette émergence des voix ainsi que “les diverses modalités de cette sortie du silence, et leurs répercussions indissociablement éthiques et épistémologiques” (quatrième de couverture). Il ne s’agit pas pour elle de ne prendre en compte que le contenu des témoignages mais de s’interroger aussi sur “les conditions d’existence du témoignage” (p. 9) ainsi que l’avait fait Michael Pollak au milieu des années 80. Mais prendre pour objet d’étude la Shoah, c’est aussi interroger les différents témoins et témoignages, ce qui touche aux problèmes de l’identité, aux frontières entre fiction et diction dans le contenu même de ce qui est rapporté ainsi que les approches méthodologiques adoptées par les chercheurs. C’est sur ces problématiques que se penchent les trois parties de l’ouvrage, intitulées respectivement “L’indicible”, “L’imprescriptible” et “L’irréductible”. »

Arnaud Genon, Acta Fabula, 30 avril 2012

Lire l’article complet sur le site de Acta Fabula

Revue Sens. Amitié judéo-chrétienne de France

« Elle pose la question de la véracité du “témoignage”. À l’heure où les travaux d’historiens, de sociologues, de psychanalystes, sont toujours plus nombreux à exhumer, éclairer, analyser les traces du plus terrible génocide qu’ait connu l’histoire, la parole de ceux qui ont réussi à témoigner, reste une source essentielle de connaissance des représentations des victimes. »

Y.C., Revue Sens. Amitié judéo-chrétienne de France n° 406, mai-juin 2016

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Questions de communication

« Pour conclure, et comme il est impossible de rendre compte en quelques lignes de la richesse de ce travail, on retiendra la nécessité pour la sociologie de repenser les “valeurs”. Pierre Bourdieu n’y croyait guère et n’y voyait que la dissimulation d’intérêts. Il est indispensable pour la sociologie, après ce génocide et les récits des survivants, de traiter des valeurs comme un lieu d’investigation aussi important que les règles de parenté ou les règles de structuration d’un “champ”. »

Jean-François Tétu, Questions de communication, 2e semestre 2012

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